***Félins pour l\'autre***

***Félins pour l\'autre***

Abandon

Au fond du vieux refuge, Dans une niche en bois,
Depuis deux ans je purge, D'avoir trop cru en toi.
Tous les jours je t'attends, Certain que tu viendras,
Tous les soirs je m'endors, Sans que tu ne sois là.
Que s'est-il donc passé? Pour que ce 16 juin,
Heureux que tu étais, Je me le rappelle bien,
Tu sifflais, tu chantais, En bouclant les valises.
Que tu m'aies attaché, Là, devant cette église?

Je ne peux plus me l’imaginer.
Ton absence me pèse, Et les jours sont si longs.
Mon corps s'épuise, Et mon cœur se morfond.
Je n'ai plus goût à rien, Et je deviens si laid,
Que personne jamais, Ne voudra m'adopter.
Tu m'as mis à la chaîne, Ou tu m'as enfermé,
Tu m'as laissé des jours, Sans boire et sans manger.
J'ai dormi bien souvent dans ma niche sans toit,
Paralysé, raidi, Tellement j'avais froid.
Pourtant si tu reviens, Nous partirons ensemble.
Nous franchirons en chœur,

La porte qui ressemble a celle d'une prison,
Et que je ne veux plus voir.
Et dans laquelle hélas! J'ai broyé tant de noir.
Voilà, mon rêve se termine, Car je vois le gardien,
Puis l'infirmière, Et le vétérinaire au loin.
Ils entrent dans l'enclos, Et leurs visages blêmes,
En disent long pour nous, Sur ce qu'ils nous amènent.
Je suis heureux tu vois, Car dans quelques instants,
Je vais tout oublier.
Et comme il y a deux ans, Je m'endormirai sur toi,
Mon seul et grand ami.
Je dormirai toujours, Grâce à l'euthanasie.
A vous tous les humains, J'adresse une prière.
Me tuer tout petit, Aurait peiné ma mère,
Mais il eût mieux valu pour moi cette manière.
Et vous n'auriez pas eu, Aujourd'hui à le faire…



09/08/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres